"Je ne le cache point, c'est avec peine que je vois la lenteur avec laquelle nous tâchons d'arriver au but ; c'est avec inquiétude que je sens que nous sommes à la veille de le manquer encore une fois. Croit-on que ce but sera atteint quand on nous aura donné des lois ? Qu'on ne l'imagine pas. Que ferions nous de lois, sans religion ? Il nous faut un culte et un culte fait pour le caractère d'un républicain..." Le marquis de Sade in "Français, encore un effort si vous voulez être républicains"
Voilà un an déjà qu'a eut lieu le référendum sur l'indépendance de la Catalogne qui a vu le oui triompher. Mais sitôt que le président Carles Puigdemont l'a eu prononcé (après maints coups de fils et maints hésitations) , qu'il le suspendait pour le remettre à des jours meilleurs. Mais on le déclarait déjà extrémiste, lui et les catalans de son acabit: ces gens qui n'avait pas su respecter la constitution de 1978 , sur laquelle l'Espagne s'était adossée pour faire sa "transition démocratique" . Mais avec qui en 1978 rappelez moi les nouveaux démocrates avaient-ils négocié cette "constitution" ? Y avait-il eu une "constituante" populaire ? On ne fait la paix qu'avec ses ennemis et la constitution se fit avec les franquistes...qui d'autres. Et celle-ci devait évoluée au fur et à mesure que l'Espagne eut digérée ses anciens maux (ou mots, comme vous voudrez) .
Alors que n'a-t-on pas dit des catalans pour justifier les coups, les rebuffades, les humiliations, les emprisonnements : égoïstes, violents, fous...
Et bam un coup de 155 derrière les oreilles. Et les dirigeants catalans et autres représentants de la société civiles d'être mis en prison ou de choisir l'exil parce qu'ils avaient eu la naïveté de croire en leur bon droit et à l'arbitrage de la commission européenne et des nations démocratiques. Mais, c'est un vieux truc dans l'histoire de l'humanité que, lorsqu'un gros dérouille un petit, on détourne pudiquement la tête pas par lâcheté , mais pour mieux masquer ses larmes.(d'où l'expression "allez vous faire voir chez les grecs!")
Les catalans ont cru que parce qu'ils avaient fait les choses de manières pacifiques et de manière la plus démocratique possible compte tenu des conditions de l'élection, le gouvernement espagnol allait la jouer "fair play" et dire "good job, guy" , et comme un ex compréhensif "tu pars, mais je voudrais que nous restions amis". Tu parles Carles, une claque dans la gueule.
La Catalogne eut-elle du la jouer avec l'Espagne comme Jacqueline Sauvage?
Quitter un mari violent ça ne se fait pas comme ça. On s'arrange en amont avec des associations et la justice pour avoir des garanties. Là, on a l'impression que les catalans, se sont mis à faire du saut à l'élastique sans élastique. Ou, ont-ils cru que la bonne fois servirait à faire office de parachute? A ce jeu là , on a pas droit à la naïveté. On n'a pas le droit d'ignorer la phrase qu'un maçon portugais, poète de la brutalité, fit à mon père sur un chantier:" Patrick, dans la vie, c'est le premier qui bande qui encule l'autre!" . C'est un peu résumé, mais l'idée passe...
Ne pas vouloir copier un modèle à moitié !
Pour leur indépendance, les catalans voulaient s'inspirer de celle de la Slovénie( ne pas orthographier slow-vénie) https://www.histoire-pour-tous.fr/dossiers/3868-la-guerre-en-ex-yougoslavie-lindependance-de-la-slovenie.html.
Saufs que lorsque les slovènes ont déclaré leur indépendance, ipso facto, leur police gardait la frontière du territoire.
Avec l'arrivée des socialistes au pouvoir, les prisonniers politiques catalans, toujours pas jugés, ont juste changé de prisons!
Le gouvernement Rajoy et sa cliques sont tombés pour corruption . Les socialistes leur ont succédé avec le soutien des voix des indépendantistes catalans , mais à part un 155 levé par une autre élection législatives pour le parlement catalan, qui a vu une autre victoire des indépendantistes, rien n'a vraiment changé. Les exilés restent en exil, les prisonniers en prisons et la commission européenne silencieuse. Au jour d'aujourd'hui, le processus d'indépendance de la Catalogne est toujours en mode "Tango esitacion"
Faudra-t-i que les catalans relisent "technique du coup d'état" de Curzio Malaparte?
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Technique_du_coup_d%27%C3%89tat
Si les catalans ne veulent pas faire la guerre pour leur liberté, ils n'ont qu'à l'acheter en payant leur dette à l'Espagne et une partie de la dette de celle-ci. Puisque avec le départ de la Catalogne, ce sera l'économie de l'Espagne qui serait en danger pas l'inverse...
Mais comme le disait l'écrivain italien Ignazio Silone:" La liberté ne se mendie pas, elle s'arrache!"
Et comme le disait Winston Churchill : "si vous traversez l'enfer, surtout, continuez d'avancer!"
voir aussi:
Catalogne: pour Edwy Plenel:" c'est un drame pour l'Europe aujourd'hui qu'un désaccord politique sur le futur de l'Espagne et la place de la Catalogne se traduise par des emprisonnements fermes." article,interview par Nicolas Caudeville
Catalogne:Dimanche dernier, l'association les Angelets de la Terra ont reçu les familles des prisonniers et exilés politiques de Catalogne à St Estéve! interviews et récits par Nicolas Caudeville
Référendum en Catalogne: el império contrattaca! une journée dans les bureaux de vote à Figuéres! interview par Nicolas Caudeville et Jean Lhéritier
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