Suite à l'information de médiapart selon laquelle, le Front National a reçu un prêt de plusieurs Millions d'une banque russe http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/11/23/le-front-national-a-emprunte-de-l-argent-a-une-banque-russe_4527889_823448.html, le camarade Félix Edmundovitch Dzerjinski a désiré réagir en dehors du rythme de ses chroniques habituelles!
Quoi, que viens-je d’apprendre en lisant la presse, la Russie, du moins une de ces banques finance un parti politique français, contre lequel, à mon époque, nous aurions lutté à mort. J’en perds mon russe et mon latin !!! Le monde a vraiment changé… Quoique, laissons passer l’émotion et concentrons-nous sur les faits, en bon tchékiste, gardons la tête froide. Allez, un peu d’histoire selon tonton Félix fera du bien… A mon époque, à l’époque de la patrie du bolchevisme triomphant, notamment sous la férule bienveillante du Chauve et sévère mais juste de Jo le moustachu, nous financions les partis communistes frères et les syndicats. C’est normal, ils étaient dans la débine et cela pouvait contribuer à mettre le bordel chez nos ennemis, chez toi par exemple petit Frantsouz. Tout cela était organisé par les organes. C’est comme ça que chez nous on nomme les services de sécurité. Je trouve que ça a de la gueule, que ça impose le respect et que ça montre comme ces organes, et ben ils sont vitaux. Je te le disais, c’est notre colonne vertébrale et cela le demeure encore, regarde Blondin d’où il vient. C’est pas un hasard s’il est arrivé là où il est…
Bon après la mort du Chauve et de Jo le moustachu, nous n’avons eu que des parodies de dirigeants, qui ont financé des parodies de partis communistes. Ben oui, les mecs étaient installés et ils n’avaient plus faim, ils étaient devenus de grassouillets bourgeois, ils touchaient leur chèque, installé dans leur routine de contestation molle, troussant la militante à l’occasion et construisant la villa 4 faces à Cabestany ou une autre de tes cité-dortoir. Puis après le monde a changé, chez nous y eu ce chauve avec sa tache de vin qui a bradé l’empire et que vous aduliez, pauvres inconscients, et tout est parti en quenouille. Le chaos et l’anarchie se sont durablement installés chez nous et à nos frontières immédiates. A mon avis, petit Frantsouzi, vous n’auriez pas aimé vivre ce que nous avons vécu… Oui, mais les organes, ils ont survécu, ils ont la peau dure et heureusement… Et puis après, c’est chez toi, petit Frantsouz que tout est parti en quenouille 2002, 2007, 2012… La dette, le chômage, la dèche… Et là voilà une donzelle, une héritière bon chic bon genre mais un peu punky quand même, la fille de son père, qui prend la tête d’un parti qu’à mon époque, nous aurions qualifié de fasciste et contre lequel nous aurions dégainé le Nagan, lequel parti, celui de la fille de son père, n’aimait pas beaucoup Moscou dans les années 80… Et la fille de son père, elle est pas bête, elle comprend que le monde a changé et qu’à Moscou, ce n’est plus les bolcheviks et qu’en plus, tiens c’est curieux, c’est un peu le même discours, nationaliste, anti-américain, anti-libéral… Y a que tes journalistes et certains de tes philosophes autoproclamés qui n’ont pas encore compris que Moscou n’est plus la Mecque du communisme. Ils n’ont pas encore compris que la Russie d’aujourd’hui, c’est le renard libre dans le poulailler libre. Et aujourd’hui, Blondin, qui est fin et matois, joue à la fois sur la fibre patriotique et nationaliste tout en se servant de notre glorieux passé. Et Blondin, il aime bien la donzelle, la fille de son père. Même qu’elle est venue plusieurs fois à Moscou et qu’elle a même vu le pote de Blondin, le président de la chambre basse, la Douma, Sergueï Narychkine. Je ne vais pas m’attarder sur lui, c’est un bon mec, mais je te dirai qu’il descend d’une famille noble, les Narychkine, apparentés à Pierre 1er, dit Pierre le Grand et qu’il est colonel du KGB (Ah, ma sainte maison !!), en plus supérieur hiérarchique de Blondin qui est lieutenant-colonel. Voilà pourquoi, le Sergueï, c’est un bon mec, comme Blondin. Le même bois ! Bon, là, maintenant que j’ai planté le décor, je pense que tu comprends mieux quand je te parle de colonne vertébrale, d’organes vitaux, du passé… Après qu’ils aiment le fric ou la philatélie, qu’ils soient corrompus, kleptocrates ou amis des animaux et de la nature nous importe peu. Ce qui est important, c’est d’où ils viennent et d’où ils parlent. Pour revenir à la donzelle, dont le compagnon sévit dans la ville de mon bon ami Nicolas, donc tu la vois, elle débarque à Moscou une fois, deux fois, trois fois puis elle dit à Sergueï, « tu vois, moi je vous aime bien, nous n’aimons pas la Commission européenne, nous ne voulons pas être les valets des Américains, nous sommes des patriotes, nous n’aimons l’étranger qu’à dose homéopathiques, dans le fond nous sommes pareils ». Et la donzelle, qui fréquente notre ambassade à Paris, elle dit : « Ah et au fait, j’ai des problèmes d’argent en ce moment, parce qu’à la BPI, la banque qui aide les PME qui n’en veulent, ben y z’ont pas voulu me faire une avance ». Et dans une de mes précédentes chroniques, je ‘avais expliqué que Blondin, il est toujours prêt à aider, c’est un gentil, un philanthrope, une sorte de George Soros mais contrairement à Soros, Blondin n’est pas vraiment post-moderne… donc les adeptes de la démocratie bordélique, le consensus mou, c’est pas son truc. C’est un homme d’ordre Blondin, et mon ami Nicolas ferait mieux de s’en inspirer en rangeant sa chambre !
Alors si tu as compris le fonctionnement du logiciel, qui est le même depuis près de 100 ans chez nous, comment ils réagissent Blondin et sa clique ? Ben, il lui avance l’artiche, via une banque que personne ne connaît, même à Moscou. Pas de problème, parce que Blondin il a analysé la situation et il comprend le potentiel du parti de la blonde donzelle et tous les bénéfices qu’il peut en retirer. Il a vu la donzelle faire un joli score aux élections européennes et il se dit, « Tiens, je vais avoir des alliés dans cette enceinte où je ne comprends rien car il n’y a rien à comprendre mais où la Russie est incomprise et ne compte que des ennemis ». Puis il se dit, « Et puis François, il est gentil mais en ce moment il me cherche un peu et je me retiens ». Et dans ce cas la donzelle et son parti, c’est un joli moyen de foutre le bordel chez toi, petit Frantsouz, comme dans les années 30, 40 et 50… Blondin est tellement généreux qu’il pourrait même financer des organisation de ces dégénérés d’écologiste contre le gaz de schiste, histoire de préserver notre monopole. Tout cela, c’est juste de la politique, les ennemis de mon ennemi, sont mes amis ! N’oublie pas que nous avons une boutade entre tchékiste, nous aimons à dire « tchékiste un jour, tchékiste toujours ». Ce qui nous caractérise, en bon professionnel, ce n’est pas l’idéologie mais le pragmatisme et c’est comme cela qu’après avoir financé pendant des décennies ton parti communiste, petit Frantsouz, que nous nous retrouvons à financer son ennemi, le parti de la blonde donzelle, car le monde a bien changé et nous avons nos impératifs stratégiques, désolé… Le monde a tellement changé que parfois, les discours de la donzelle fille de son père ont des résonnances quasiment bolchéviques… Je suis heureux aujourd’hui de voir que tu en perd, toi aussi, ton russe et ton latin.
Voir aussi:
Chronique moscovite (épisode 3) A la recherche de mon pote le Chauve! par Félix Edmundovitch Dzerjinski
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