Le chef et fondateurs des services de renseignement soviétique revient dans la Russie actuelle et à l'instar de Michel Sardou, crie:"Lénine relèves-toi, ils sont devenus fous!" Chronique drolatique du Moscou et de la Russie post-moderne
Mon nom est Félix, Félix Edmundovitch Dzerjinski http://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9lix_Dzerjinski. Comme dirait Luciano Benetton: ´Ma, vous me reconnaissez?´. Oui? Non? Allons, je veux bien croire que les Occidentaux décadents ont une éponge à la place du cerveau et qu'ils sont oublieux de l'histoire et de la géographie, mais tout de même! Je suis le type dont une bande de soudards à fait tomber la statut un jour d'août 1991! Je me suis battu pour une révolution, j'ai extirpé le furoncle capitaliste, je suis la créateur de la Tcheka-GPou-NKVD-MGB-KGB puis du reste. KGB, vous n'avez pas oublié? La guerre froide, c'était quand même pas mal, le monde était plus sûr qu'aujourd'hui, avec tous ces barbus, hipsters ou islamistes j'en perds mon latin, ces invertis... Tous ces gens bizarres... Vous n'avez pas peur, vous? Voilà que je me réveille en 2014, à Moscou, ma ville et qu'est-elle devenue? Une porcherie capitaliste!!!! Comme je le disais si bien, pour nos ennemis, quatre murs, c'est trois de trop!
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> Si tu le veux bien, ami lecteur, car tu ne le sais pas encore, mais nous sommes amis, c'est sympa d'avoir ses amis mais, hein?, nous allons nous balader ensemble à Moscou. Tu veux bien? Allez, avant de dire oui, va lire ma notice Wikipedia parce qu'en général, c'est ce que font les gens sans culture qui prétendent en avoir une, non? Ce que tu liras, c'est un tissu de conneries!!!! Si je tenais celui qui a écrit ça..., je lui ferai prendre un bon bain.
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> Me voici désormais dans cette ville-monde cette ville globalisée où le wi-fi (prenons cet exemple, puisqu’il symbolise désormais la modernité), tel un espion du KGB, est partout jusque dans les entrailles du métro, cette ville de l’hypercapitalisme aux nuits folles, qui ne dort jamais, avec ses gagnants et ses perdants.
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> Les perdants, parlons-en. Ce sont les fameux « gastarbeiter », les travailleurs immigrés, dire qu'avant ils étaient chez eux ici, bon peut-être moins égaux mais tout de même, qui viennent des anciennes républiques soviétiques. La plupart sont Ouzbeks, Tadjiks ou Kirghizes, parfois Géorgiens mais plutôt d’Abkhazie (ayant fui la guerre au mitan des années 1990). Si les rues ou le métro sont si propres, s’il est des commerces, des bars ou des restaurants qui fonctionnent 24/24, s’il est des immeubles qui côtoient les nuages, c’est grâce à eux. Un mégot à terre et pfuuit, voici un Ouzbek pour le ramasser. Ce sont eux qui vous servent dans la plupart des bars et des restaurants, souvent ouvert 24/24. Tiens, ouvert 24/24, même le dimanche ? Oui. Et oui, camarade, toi qui courais croyant laisser le vieux monde derrière toi et bien il t’a méchamment rattrapé et quelque chose me dit qu’il ne te lâchera pas. Moscou, et la Russie, plus généralement, c’est le règne de l’hypercapitalisme, pas de loi défendant le brave salarié ou prenant en charge ses vieux jours... Une protection sociale famélique, des conditions de travail frisant l’esclavage, qui vous ferait passer un représentant du MEDEF pour un dangereux trotskiste et à côté de cela, l’hyper-luxe, clinquant comme il se doit. Moscou n’a rien à envier par rapport à New-York autre ville-phare de la globalisation, Moscou est dans la mondialisation, avec ses excès et sa société qui part en quenouille qui rappellent à bien des égards les sociétés européennes du XIXème siècle, même si une classe moyenne, mais ce concept existe-t-il vraiment a émergé.
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> Les mœurs ont véritablement évolué. Le Moscovite est un capitaliste, une ordure individualiste comme les autres! A titre d’exemple, le Moscovite éduqué, pas le provincial monté à la capitale pour y trouver sa pitance, est un amateur de café. Et vous verrez, dans les rues, des Moscovites, tout comme des new-yorkais, avec un gobelet de café. Les Shokoladnitsa et autres Kofe House maillent le territoire. Le même Moscovite éduqué adore sortir le soir. La nuit est synonyme d’excès. Moscou ne dort jamais (forcément avec des commerces ouverts 24/24…), tout s’y achète, se vend, s’échange. Il y a de la frénésie, de l’électricité qui cours, qui parcourt les corps. On se coudoie, on se rudoie. Nombreux sont les bars et restaurants, avec toutes les gastronomie du monde, avec une préférence toutefois pour la géorgienne (cela se transmet de générations en générations) et l’italienne, il faut bien nourrir les ventres. Moscou, c’est également ses bars et ses clubs branchés, le dernier en date étant le Château de Fantômas http://www.thevanderlust.com/en/city/moscow/afterdark/151.html, un bel hommage à la France des Lumières… et des lumières, il y en a au Château de Fantômas. Juge plutôt, ami lecteur. Il y a des spectacles avec des nains (rappelle-toi, ami lecteur, c’était en 1993, durant une sévère crise, et cela avait créé un scandale, dans certains night-clubs du Nord de la France, il y avait des lancés de nains !!!), armés de tronçonneuses, qui découpent ainsi les culottes métalliques de jeunes femmes accortes et cela fait des étincelles (partout). Quelle leçon (de bon goût) pour les tristes nuits parisiennes. Le Moscovite est à l’affût de ce qui est branché et éprouve une attirance pour la décadence. A ce propos, tu as vu la créature qui s'appelle Chura qui se dandine dans le clip que mon ami Nicolas a mis en ligne? Est-ce cela votre liberté? Il faut dire que c’est un beau spectacle mais tout de même, quatre murs? C'est trois de trop. Le Moscovite sait qu’il ne vit qu’une fois, il a une conscience aiguisée, dans ses excès, des vanités de ce monde, alors, il va vivre façon intense et surtout vite. Un de mes amis me racontait que lors du krach de 1998, il n’était pas rare de croiser dans les boîtes de nuit un de ces businessman qui avait tout perdu et qui passait sa dernière nuit, avec force petites pépées et alcools forts, et qui finissait par se tirer une balle sur la piste de danse au petit matin, forcément blafard…
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> J'enrage, avoir fait trembler le monde pour en arriver la!! Tout ça a cause du chauve, zut, comment s'appelle-t-i, cela qui a bradé l'empire, tout ça pour ressembler à ces signes gesticulant occidentaux! Heureusement, celui qui est aux commandes aujourd'hui, le blondin, comme dans ce western capitaliste que j'adooooore, mon collègue quelque part, il assure.
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> Ami lecteur, tu entendras ou liras dans tes médias de révérence (qui par parenthèse appartiennent à nos oligarques, car nous avons également nos oligarques…) dire que la Russie n’a pas vraiment rompu avec son passé communiste… C’est de la foutaise. Avec notre système social, c’est vous qui passez pour des communistes aux yeux des Russes, et venant de leur part, ce n’est pas vraiment un compliment. Alors oui, tu pourras objecter que quand même, Vladimir Poutine est un ancien officier du KGB, qu’il s’appuie sur les services de sécurité… Oui, oui à tout cela mais je serais tenté de répondre, comme un devoir de Sciences-Po raté (ou réussi, cela dépendra du correcteur), c’est vrai de tout temps. Sous les Tsars, à commencer par le plus terrible d’entre eux, le KGB s’appelait opritchnina, puis quand les tsars se sont civilisés, Okhrana. Ces organes sont la colonne vertébrale de toute société. Ils assurent l'ordre et sans ordre et sans sécurité pas de liberté possible. Oups, pardon, je philosophe comme une ordure déviationniste libérale. D'ailleurs, regarde ton pays, tu trouves qu'il a une colonne vertébrale? Et non, c'est du vide! Regarde ta classe politique, petit Frantsouz, ils sont drôles... Et puisque la post-modernité nous autorise tous les relativismes, trouves-tu plus rassurant d’être fiché par la NSA? Choisis ton camp camarade mais je ne sais pas si aujourd’hui, il reste un camp à choisir… La Russie d’aujourd’hui est un pays ultra-libéral et ultra-capitaliste où il vaut mieux être du bon côté du manche. C’est un vrai foutoir, où règne la corruption, y compris des mœurs et des corps, qui donne l’illusion d’être tenu. Tout se vend, la viande, la chair, les culs! Mais laissons là ces basses considérations et revenons à Moscou, continuons nos pérégrinations dans cette ville fascinante.
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> Mais qu’est-ce qui fait que Moscou est Moscou ? Je te le dirai bientôt, camarade. Je peux t'appeler camarade?
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