En septembre, on fait sa rentrée, on va à l'école...
Jean-Marc Pujol, lui, ne rentre pas !
Il ferme l'école, il annonce sa fermeture imminente, il se désengage, il brade les Beaux-Arts ! C'est pas beau, ça ! C'est pas un geste artistique !
A moins que, après avoir fréquenté pendant deux ans l'ancien directeur de la culture de Perpignan, le maire ne soit devenu soudain situationniste… Oui, ce doit être ça : une bombe sur les BA, et je fais ma BA, me voici révolutionnaire, tuons la tradition, tuons l'infâme ! Nostalgie des bombes algéroises, ma belle OAS…
Il l'a annoncé dans le journal, ce doit être vrai : les BA coûtent trop cher (pas un million, il a arrondi et puis la Drac participe aussi au salaire des profs); il vaut mieux donner au sport, ça c'est popu, l'Usap et le basquet ( mieux que Basquiat !) : 500 000 euros pour renflouer le club de la copine, et voici la somme emportée par un certain Esteban, recherché par les services fiscaux… On vous le dit : argent y a pas, tralala !!!
Bien sûr, les beaux-arts du crû, j'en ai dit les aspects contestables dans un précédent article blogueste; on pouvait réformer, économiser quelques postes (départs à la retraite, mettre fin aux profs qui viennent de Suisse quelques heures dans le mois, assurer des enseignements en accord avec l'université et des artistes locaux, régionaux, recourir au bénévolat, trouver un juste milieu entre tradition et modernité, discuter avec la Drac qui vient de se faire houspiller par le ministère de la culture…)
Fermer les beaux-arts, c'est fermer les yeux sur l'avenir. C'est amputer tout un quartier culturel riche du conservatoire de musique, de Notre-Dame des Anges, de la belle galerie José Bonhomme... Notre (vraiment ?) maire veut taire de Perpignan une "destination touristique"; ce projet doit être sous-entendu par la culture (patrimoine - création contemporaine) et par l'enseignement.
Perpi doit, avant tout, émerger dans sa dimension artistique ! Une destinée artistique ! Une destination artistique ! Car, quand j'emploie le mot tourisme, je pense à fric, et ça suffit de parler des "retombées" économiques sur toujours les mêmes : cafés, hôtels, restaurants, réseau tenu par une poignée de milliardaires…
Bref, M. Pujol, revoyez votre copie ! Pour l'instant, on vous met un zéro pointé ! Et n'oubliez pas d'aller à l'école : un petit tour aux beaux-arts, ça vous enrichira l'imagination, nom de nom...
Voir aussi:
Perpignan: Si le FN voulait fermer l'école des beaux arts, vous auriez hurlé! par Nicolas Caudeville